Définition de VOLEUR, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : vo-leur, leû-z'

DÉFINITIONS

1
Celui, celle qui a volé, qui vole habituellement.
Une troupe de voleurs arabes qui avaient fait une irruption dans le camp, avaient tué tous ses frères
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Paralip. II, 22, 1
Jésus-Christ vient, dit-il, comme un voleur, toujours surprenant et impénétrable dans ses démarches ; c'est lui-même qui s'en glorifie dans toute son Écriture
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Mar.-Thér.
Comme un voleur, direz-vous, indigne comparaison ! n'importe qu'elle soit indigne de lui, pourvu qu'elle nous effraye, et qu'en nous effrayant, elle nous sauve ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans ib.
Car, sitôt que du soir les ombres pacifiques D'un double cadenas font former les boutiques.... Les voleurs à l'instant s'emparent de la ville [Paris]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VI
On obligeait le voleur d'un chien de chasse à faire trois tours sur la place publique, en lui baisant le derrière
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuvr. t. IV, p. 24, dans POUGENS
La loi des Douze Tables permettait de tuer le voleur de nuit, aussi bien que le voleur de jour qui, étant poursuivi, se mettait en défense
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. XXIX, 15
En vérité, en lisant l'histoire des York, des Lancastre et de bien d'autres, on croit lire l'histoire des voleurs de grands chemins
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. H. Walpole, 15 juillet 1768
En Angleterre, les voleurs sont très rarement meurtriers, parce qu'ils ne sont pas forcés au meurtre par une loi qui n'aurait pas assez distingué la rapine et l'assassinat
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pol. et lég. Prix de la just. et de l'hum. II.
Sémantique : Fig.
C'est une beauté fort différente de celle de la reine Épicharis ; mais, si elle n'est pas si égyptienne qu'elle, elle ne laisse pas d'être pour le moins aussi voleuse : dès sa première enfance, elle vola la blancheur à la neige....
de Vincent VOITURE dans Lett. 69
Le jour fatal est proche, et vient comme un voleur
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Ép. III
Sémantique : Familièrement. Être fait comme un voleur, avoir ses vêtements en désordre, en mauvais état.
Au voleur ! cri pour appeler du secours contre un voleur.
Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! justice, juste ciel ! je suis perdu ; je suis assassiné !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Av. IV, 7
Sémantique : Fig.
Votre oeil en tapinois me dérobe mon coeur ; Au voleur, au voleur, au voleur, au voleur !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Préc. 10
2
Sémantique : Par exagération. Celui qui exige plus qu'il ne devrait demander. Ce marchand est un voleur.
3
Il se dit des conquérants, des mauvais princes.
Les successeurs d'Alexandre volent aujourd'hui pour eux les provinces qu'il avaient volées pour leur maître voleur
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. XXIX, 1
Un prince qui, sans forme de justice et sans justice, emprisonne ou fait périr des citoyens, est un voleur de grand chemin qu'on appelle Votre Majesté
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pensées sur le gouvern. 1752

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Quant au mot de voleur, l'ordonnance du roy François premier faite contre eux nous enseigne l'origine, quand elle dit qu'il y avoit des meschans hommes, lesquels, faisant semblant de voler l'oyseau, aguetoient des marchands sur les chemins ; si cela n'est vray, il est bien trouvé
de Étienne PASQUIER dans Rech. VIII, p. 719, dans LACURNE
Les voleurs qui se sont engraissés de la substance du peuple et qui ont pillé à toutes mains les meubles des presents et des absents
dans Sat. Mén. Disc. de d'Aubray

ÉTYMOLOGIE

1
Voler 2.

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